Etymologie et bref historique :
Selon le Dictionnaire topographique de la Somme, (M.J. Garnier, 1867, T.1, p.494), Huchenneville tirerait sa racine de « helcenni villa », sans que la signification ou la date ne soient précisément attestés (1165 ?). Dans ses Hypothèses sur les noms de lieux de Picardie (Beau, 1851), l’abbé Jules Corblet, reprend cette piste sans l’étayer davantage. Il semblerait que le nom provienne de « helcinus » (litt. « domaine de la maison »), terme du latin médiéval désignant une cabane en bois érigée par le premier habitant d’Huchenneville. Dès lors, peut-on se risquer à suggérer l’origine vraisemblablement mérovingienne, d’Huchenneville qui serait issue de « Huga », diminutif d’un patronyme appartenant à un propriétaire terrien de l’époque. Le préfixe hug-, indiquerait son origine germanique.
Au Moyen Age, Huchenneville faisait partie du baillage d’Abbeville et de la sénéchaussée de Ponthieu. Le vassal d’Huchenneville tenait de son seigneur, le comte de Ponthieu – qui lui-même le tenait du roi, son suzerain – un fief qu’il déléguait à son tour à un autre vassal. Fief noble, Huchenneville comptait ainsi quatre fiefs nobles suffisamment fertiles pour que les seigneurs du lieu y perçoivent le champart et la censive, deux contributions acquittées par les paysans à raison des cultures (blé, seigle, orge) produites. Aussi loin que l’on soit renseigné, Huchenneville pouvait s’enorgueillir de seigneurs occupant des fonctions aussi importantes que celles de maïeur d’Abbeville (Jean Le Bel [1573], Philippe Le Bel [1623], Nicolas Le Bel [1670]), conseiller du roi (Philippe et Nicolas Le Bel) ou lieutenant général de la sénéchaussée (Jacques Le Bel). Nichée, bien tranquillement, au creux d’un petit vallon arboré, Huchenneville ne fera plus parler d’elle avant la fameuse bataille d’Abbeville de mai-juin 1940. Les 30 et 31 mai le 1er bataillon du 22e régiment d’infanterie coloniale (RIC), appelée en renfort de la 4e Division cuirassée (DCR) du colonel De Gaulle, perdit pas moins de 85 hommes (dont leur chef, le capitaine Baud [voir H. de Wailly,
De Gaulle sous le casque, Abbeville 1940, Perrin, 1990]), notamment pour empêcher la prise du château d’Huchenneville (qui, bombardé par l’artillerie allemande, abritait le PC du régiment).